Toulouse – Tous les ingénieurs qui avaient installé la sonde Rosetta et le module Philae sur son lanceur, voici plus de dix ans, avaient eu l’espoir que malgré le léger souci qu’ils avaient rencontré lors de la mise en place, tout se passerait bien et ils étaient presque soulagés lorsque, malheureusement, les premiers problèmes techniques se sont fait jour.

Il semblerait, et une photo le prouve, que lors du montage de la sonde sur l’étage de son lanceur, une maladresse avait fait que toute la partie du satellite était tombée au sol assez violemment. Comme il y avait peu de monde dans la salle technique de montage et que le bruit de la chute n’avait attiré personne, les ingénieurs qui travaillaient sur le projet avaient décidé de passer l’incident sous silence, de remonter la sonde à sa place et de poursuivre la mise en place, sans rien dire à personne. Les quelques éléments tordus, essentiellement sur le petit atterrisseur Philae avaient été remplacés vite fait afin que quiconque ne puisse se rendre compte qu’ils avaient été abîmés et le tout avait été remonté prestement avant d’être placé sous la coiffe du lanceur. Puis, il faut bien le reconnaître, tous les témoins de la scène avaient parfaitement oublié cet incident les dix années suivantes alors que le voyage vers la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se déroulait à la perfection. Avec un peu de chance, les quelques dégâts qui n’avaient pu être réparés ne gêneraient en rien le déroulement de la mission et l’erreur commise n’aurait pas de conséquence. Malheureusement, comme on le sait maintenant, il n’en fut rien et les problèmes techniques rencontrés par le petit atterrisseur Philae lors de sa tentative de poser sur la comète découlent donc directement de la chute faite sur le sol voici dix ans.

L’équipe d’ingénieurs a décidé de tout avouer dès le lendemain de l’atterrissage afin de libérer leur conscience. Ils ont également reconnu qu’il avait eu des soucis identiques avec d’autres satellite et particulièrement une fusée Titan le mois dernier qui avait explosé après quelques secondes de vol. Les enquêteurs doivent maintenant déterminer si d’autres engins spatiaux sont passés entre leurs mains depuis dix ans.