Orly – C’est un drame que l’on peut attribuer encore une fois à la mauvaise influence des médias qui n’ont eu de cesse de rabâcher les mêmes informations à chaque minute et ont contribué à ce qu’un gendarme, en poste sur l’aéroport d’Orly, ait cru reconnaître le tigre échappé de Seine-et-Marne dans celui qui se tenait devant lui et n’ait abattu finalement qu’un type portant un costume de tigre.

La cérémonie concoctée par la compagnie aérienne low-cost singapourienne Tiger Airways devait permettre à de nombreux invités de participer à l’inauguration de la toute nouvelle liaison à bas prix entre Singapour et Paris. L’appareil, à la livrée peinte avec les couleurs du pelage d’un tigre était venu spécialement pour l’occasion et un intermittent du spectacle, déguisé lui aussi en tigre avec un costume de Tigrou, la mascotte de la compagnie aérienne, conduisait les VIP vers leur siège avant le début de la cérémonie. Personne, à cet instant, n’avait imaginé le terrible accident qui allait survenir à cause de ces reportages inquiétants que distillaient depuis trois jours toutes les chaines d’informations en temps réel. Sortant de la cantine où, semble-t-il il avait un peu trop consommé de boissons alcoolisées, un gendarme que sa hiérarchie a refusé d’identifier, a été envoyé afin d’assurer le service d’ordre de cette inauguration de ligne. A peine, arrivé, sans doute trop ivre pour faire le distinguo entre un vrai tigre d’un faux, le gendarme s’est alors mis à tirer sur la mascotte avant de la pourchasser jusque dans les hangars. L’homme a reconnu plus tard avoir été persuadé qu’il venait de trouver le tigre dont toute les presse parlait et qui, sans aucun doute pour lui, s’était réfugié dans le périmètre sécurisé de l’aéroport pour échapper aux recherches lancées par les services de police. Même lorsque le soit-disant animal avait hurlé «Ne tirez pas.. Ne tirez pas..», le gendarme avait cru à une ruse diabolique et continué à faire feu.

La mascotte, dont l’identité n’a pas été révélée non plus, a été transportée à l’hôpital de Garches dans un état grave mais n’a pas survécu à ses blessures. Bernard Cazeneuve a exprimé ses plus sincères condoléances et pensent dorénavant à désarmer tous les gendarmes, comme au barrage de Sivens, et les équiper avec des munitions en mousse de polyuréthane afin que ce type d’incident ne se reproduise plus.