67P/Churyumov-Gerasimenko – Quelque part dans l’espace, du côté du 303.71°, l’atterrisseur Philae, posé sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko par la sonde Rosetta, a été réveillé en sursaut par les techniciens rassemblés au centre de contrôle de Toulouse pour remplir une nouvelle mission de quelques minutes afin d’être, pendant un court instant, l’endroit le plus éloigné de la Terre a condamner l’attentat commis dans les locaux de Charlie Hebdo.

Grace à une petite imprimante laser situé à l’intérieur de sa structure, Philae n’a mis que quelques heures à imprimer le message qui lui avait été envoyé par la Terre, sept heures auparavant. Le plus difficile fut pour le petit robot de sortir une feuille de papier de sa réserve, le tiroir d’accès étant bloqué par le froid mais il a finalement réussi à mener à bien sa tâche dans le délai imparti et imprimé avec courage les quelques mots sur fond noir qui lui avaient été envoyé. Mettre ensuite l’affiche dans le bon sens ne fut guère aisé et au bout de la quatrième tentative, tout était prêt. Il ne restait plus alors qu’à appeler le photographe de Voici, celui que la rédactrice en chef du torchon avait essayé de nous faire croire qu’il avait pris la photo de François Hollande et de Julie Gayet sur la terrasse de l’Élysée depuis le deuxième étage de la Tour Eiffel pour pointer son télé-objectif sur la comète et attendre qu’elle se présente sous le bon angle pour immortaliser l’instant. Après quelques heures d’attente et plusieurs prises ratées, un tirage fut obtenu avec suffisamment de netteté pour être utilisé sur les réseaux sociaux.

Depuis, Philae est retourné à son sommeil réparateur et ne devrait se réveiller à nouveau que dans quelques mois. L’ESA a promis de lui envoyer le prochain numéro de Charlie Hebdo afin qu’il puisse se marrer et faire rire, dans quelques milliers d’années, lorsqu’il rencontrera des civilisations extra-terrestres, les petits hommes verts. A la rédaction de RadioCockpit, ce soir-là, nous l’avons salué dans la nuit.