Ouagadougou – Afin de faire des économies sur son budget déjà passablement réduit, le Ministre des Armées, Jean-Yves Le Drian, a reconnu récemment que ses services avaient fait une erreur de rédaction de l’appel d’offres qui avaient été passé afin de tropicaliser les hélicoptères de combat qui devaient être envoyés en Afrique sur les théâtres d’opérations et aurait dû se méfier davantage du faible prix du fournisseur qui avait été sélectionné un peu dans la hâte.

Comme il est de notoriété publique que l’armée française est toujours prête pour faire la guerre précédente et jamais la prochaine, les hélicoptères de l’armée de terre ne sont pas en termes de camouflage, totalement prêts à être déployés sur les zones tropicales et sub-tropicales du continent africain. Les services de la Défense ont alors passé un appel d’offres auprès de différents fournisseurs français et c’est un équipementier de Seine-Saint-Denis qui a soumissionné avec l’offre la moins-disante et remporté le marché. Ce que n’avaient pas vu les haut-fonctionnaires du ministère, était que la société n’était en rien spécialisée dans le camouflage militaire mais dans la tapisserie et la peinture à motifs orientaux. Le modèle de démonstration a été réalisé en quelques jours mais n’a pas donné satisfaction lorsqu’il a été exposé dans la cour du ministère, devant un aréopage de militaires et de généraux venus assister à la cérémonie. Le ministre a bien essayé d’expliquer qu’il s’agissait là d’un modèle qui n’était pas encore terminé et que le rendu final devait très certainement être beaucoup mieux adapté aux circonstances et aux missions des pilotes, il n’a obtenu que des murmures de réprobation dans le meilleur des cas et une pointe de colère de certains haut-gradés qui ont peu goûté l’erreur des services.

Un nouvel appel d’offres va être passé, plus précis et le fournisseur actuel a été remercié avec un gros chèque. Le modèle de démonstration a été envoyé en Afghanistan où son style de camouflage devrait mieux être à même d’être exploité dans toute sa mesure pour se fondre dans son environnement et éviter ainsi d’être la cible des Talibans. Pour faire bonne mesure, et satisfaire l’envie de sanctionner un coupable, le directeur de cabinet du ministre a remercié un collaborateur pris au hasard parmi ceux qui trainaient à la machine à café ce jour-là, avant de le replacer à un poste à la Cour des Comptes où il sera chargé de recopier au propre les dossiers les plus importants.