Roissy – Les gendarmes de la brigade de reconduite aux frontières n’en reviennent toujours pas de s’être faits berner par un immigrant illégal qu’ils devaient accompagner jusqu’à son pays d’origine, le Sénégal du Sud, et qui leur a faussé compagnie alors même que l’homme, dont l’âge est indéterminé, se trouvait à l’intérieur de l’Airbus qui devait le ramener chez lui et qu’il a réussi à se faufiler dans une trappe secrète que personne ne connaissait, pas même l’équipage, laissant à penser qu’il aurait pu bénéficier de complices bien informés, disposant des plans de l’appareil.

Atchoum Grincheux M’Bala M’Bala, clandestin sénégalo-ivoirien d’après ses déclarations, qui était entré en France illégalement en mai 2010, et était détenu au centre de rétention de Roissy depuis plusieurs mois, avait épuisé tous ses 62 recours en appels, 44 grèves de la faim, 18 refus d’embarquement, 6 crises d’épilepsie avant de finalement accepter les 500 euros offerts par une association de défense des immigrés et se voir transporté en fourgon officiel de gendarmerie afin d’être embarqué dans l’avion de Sénégal Airlines qui devait le ramener dans son village, en Casamance ivoirienne. D’après le gendarme qui effectuait le transport et qui raconte cette étrange histoire dans le langage fleuri de la maréchaussée, voici en résumé son témoignage : «Nous nous étions transportés dans le véhicule de service de type Kangoo dans le centre de rétention numéro 24 afin de récupérer le sus-indiqué, sus-nommé, Atchoum Grincheux M’Bala M’Bala, résident sénégalo-ivoorien de son état et présentement sous le coup d’une reconduite numéro 451-8512b du Tribunal de Créteil, afin de mener, par la force si nécessaire, conformément à la directive numéro C5286-89 du Ministère, le ci-indiqué contrevenant jusqu’au pied de l’appareil de type Airbus de la compagnie aérienne sénégalaise Sénégal Airlines afin qu’il soit pris en charge par les maréchal des logis Berthier, matricule 98H45632, et brigadier-chef Vairon, matricule 85J12045, afin d’être accompagné jusqu’à sa reconduite. Alors que les deux préposés au rapatriement avait installé le sus-indiqué dans le fauteuil idoine et attaché la ceinture homologuée comme il est écrit dans le manuel, à peine avaient-ils tourné le dos, que le clandestin soulevait la moquette devant son siège, actionnait le levier d’ouverture d’icelui afin de s’enfuir par l’ouverture ainsi créée, disparaissant aux yeux des maréchal des logis Berthier, matricule 98H45632, et brigadier-chef Vairon, matricule 85J12045, à 10 heures, 42 minutes et 14 secondes. Les deux gendarmes ont alors ouvert la trappe à nouveau, effectué les sommations règlementaires avant de se précipiter à la poursuite du contrevenant».

L’homme, malgré les fouilles réalisées ensuite par la brigade de chiens renifleurs de l’aéroport n’a pas été retrouvé. Il apparait qu’il devait disposer de complicités à l’intérieur de la compagnie aérienne et qu’il savait que la trappe permettait de rejoindre une soute réservée au conditionnement des bagages, qui lui permettait ensuite de rejoindre le puits d’un des trains d’atterrissage par lequel il a pu quitter l’appareil. Le Rapport de gendarmerie signale toutefois que plusieurs chats qui avaient été perdus par leurs propriétaires ont été retrouvés pendant les fouilles des soutes et rendus à leurs maitres dès lors qu’ils ont pu être identifiés