Dakar (Sénégal) – Malgré la recrudescence de pétitions, de refus, de protestations de la part du personnel de cabine des différentes compagnies aériennes européennes, il semble que le management ne tienne aucun compte des récriminations des hôtesses, des stewards et des pilotes, et continue à envoyer dans les pays d’Afrique de l’Ouest atteints par le virus de la fièvre Ebola, des membres d’équipage non-volontaires, de force si besoin est, quand les contraintes ou les menaces n’ont pas eu d’effet.

Le paroxysme de la situation a été atteint lorsque plusieurs passagers ont entendu des gémissements à l’arrière d’un gros porteur qui effectuait le vol vers la Côte d’Ivoire et ont aperçu deux hôtesses ligotées et bâillonnées qu’ils ont prestement libérées de leurs liens. Les deux jeunes femmes, Maura et Fanny (les prénoms ont été changés..) ont ensuite raconté leur histoire à qui voulait l’entendre et ont ainsi mis en lumière un incroyable scandale. Ces deux jeunes hôtesses, qui avaient plusieurs fois refusé de se rendre en Afrique à cause du virus Ebola, ont été capturées de nuit, près de la machine à café de la salle des équipages de repos et prestement ligotées et transportées contre leur volonté dans l’un des compartiments de la cuisine arrière de l’appareil. Elles n’ont pas vu leurs ravisseurs mais tout laisse à penser qu’ils appartenaient au management de la compagnie. En effet, l’un d’eux n’arrivait pas à reconnaitre les avions de la compagnie sur le parking, preuve qu’il ne sortait pas souvent de son bureau. Elles ont tout de suite compris qu’elles auraient à travailler sur le vol retour et ainsi, ne pourraient échapper à cette période de service, soucieuses qu’elles étaient de ne pas rester à Abidjan, une fois arrivées sur place. Plusieurs passagers ont promis qu’ils rempliraient une protestation écrite dès l’arrivée afin que leur sort soit connu et que ce genre de drame ne se reproduise plus.

Les hôtesses reconnaissent que la compagnie aérienne se préoccupe de leur santé et fourni tout le matériel nécessaire en cas de passager infecté mais ce qu’elles n’apprécient pas, c’est le passage obligatoire par le contrôle de santé à l’aéroport. Les thermomètres électriques ou à sonde d’oreilles ne fonctionnent plus dans ces environnement sub-tropicaux très humides et ce sont, la plupart du temps, des thermomètres traditionnels, à prise rectale, qui sont utilisés, devant tout le personnel médical de l’aéroport rassemblé pour l’occasion. Ce qu’elles estiment plus que gênant. Informés de cette situation, les stewards ont affirmé que cette méthode leur convenait parfaitement et qu’ils étaient prêts à prendre la place de leurs collègues féminines dans ces aéroports sous-équipés.