Roissy – Marie-Jeanne Collignon est doublement en colère après qu’elle se soit faite attraper par les gars de la maintenance alors qu’elle essayait de dégonfler les pneus du Boeing 747 sur lequel elle devait embarquer et rater du même coup un merveilleux weekend avec l’homme marié avec lequel elle entretient une relation coupable.

Équipage de réserve pour ce vol vers la Guadeloupe, Marie-Jeanne était certaine qu’elle resterait à Paris et pourrait ainsi s’échapper discrètement à la campagne avec son petit Michel, pilote de la compagnie aérienne où elle est hôtesse. Et avec une autre certitude, la femme de Michel, également hôtesse, devait faire ce vol et offrir ainsi quatre jours de tranquillité au couple illégitime. Ce n’était pas la première fois que cette situation se présentait mais les occasions comme celles-ci étaient quand même rares et il n’était pas question de Marie-Jeanne rate celle-la. Sauf que la pire des tuiles lui est tombée dessus. Une des hôtesses devant effectuer le vol s’est faite porter pâle et c’est Marie-Jeanne qui s’est retrouvée à la remplacer au pied levé. Situation doublement insupportable. Rater son weekend et de surcroît, travailler aux côtés de sa rivale. Au grand mot, les grands remèdes. Il fallait donc que le vol ne puisse pas se faire ou prenne tellement de retard que le temps de service viendrait à manquer et qu’un autre équipage soit appelé pour effectuer la liaison vers Pointe-à-Pitre. Après avoir pensé dans un premier temps à une alerte à la bombe, puis se rappelant qu’elle avait déjà fait le coup plusieurs fois, elle a imaginé mettre hors service les toilettes de l’appareil. Cette astuce bien connue avait déjà servi pour nombreuses de ses collègue, et là encore, elle a dû réfléchir à une avarie différente si elle voulait que personne ne puisse remonter jusqu’à elle. C’est alors qu’elle a eu l’idée de dégonfler un pneu ou deux du train d’atterrissage. Le temps que les mécanos s’en rendent compte et les regonflent, le temps de service serait dépassé et un nouvel équipage devrait alors les remplacer.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Manque de chance pour Marie-Jeanne, l’un des mécaniciens qui vérifiait l’avion s’est rendu compte de son manège et l’a surprise alors qu’elle tentait de faire jouer la valve de surpression d’un des pneus avec une épingle à cheveux. Heureusement pour les passagers et malheureusement pour l’hôtesse, elle n’a pas réussi son méfait et le vol est parti sans elle. Mais elle a aussi raté le weekend qu’elle a passé dans les locaux de la sécurité de l’aéroport.