Seattle – James Williamson III a gardé le secret pendant toutes ces années mais a fini, sentant sa fin de vie proche, par reconnaître qu’il avait peut-être interverti les plans du Boeing B-17 Flying Fortress qu’il venait juste de dessiner et avait pu, par mégarde construire un prototype qui n’était pas conforme aux plans originaux.

C’est sa fille, Mary-Sue, qui a réussi à le convaincre de soulager sa conscience et de admettre publiquement que durant toutes ces années, il avait maintenu une version des faits qui n’était pas la bonne dans le but de ménager sa fierté. Quelques années avant la Deuxième Guerre Mondiale, James Williamson III avait été chargé de développer le prototype du bombardier B-17 et avait dessiné de ses mains la quasi-totalité des plans de l’appareil qui devait servir à bombarder les troupes allemandes en Europe. James n’avait jamais révélé sa dyslexie aux autorités militaires ni à son employeur Boeing, et avait entrepris de faire construire le premier modèle qui devait servir à vérifier les qualités de vol du modèle. Une fois les plans terminés, James devait les apporter dans l’atelier de construction et c’est là que le problème était survenu. Il avait mélangé les calques sans vraiment s’en rendre compte et avait alors fourni des informations totalement erronées aux ateliers qui avaient commencé la fabrication sans plus poser de questions. Lorsque James était revenu quelque semaines plus tard afin de vérifier le bon avancement du chantier et l’aspect de son bébé, il avait été quelque peu surpris de la façon dont les ouvriers avaient assemblé les différents éléments. Il avait alors vérifié les plans et découvert, horrifié, qu’ils n’avaient pas été associés correctement. Plutôt que d’en parler, James avait alors soutenu que c’était bien là la façon dont il voyait le bombardier et le prototype était finalement sorti de la chaîne avec cette allure quelque peu étrange et biscornue qui avait étonné tous les observateurs de l’époque.

Le premier vol d’essai avait failli finir en catastrophe et les pilotes avaient même dit qu’ils ne remonteraient jamais dans un tel engin aussi peu stable. James avait alors laissé la place à un autre ingénieur qui avait repris le dossier et positionné les différentes parties telles qu’on les connait aujourd’hui, faisant de cet appareil de bombardement un des plus construits de tous les temps.