Roissy – Ce devait être une journée joyeuse et pleine de folie pour le groupe des employés de la BNP Paribas qui avaient organisé des activités sur les parkings de l’aéroport international de Roissy et dont le point culminant devait être le concours de tir à la corde d’un avion de Fedex qui avait mis à leur disposition en ce dimanche de festivités.

André, dit Dédé, le responsable syndical de la branche Gestionnaire d’Actifs Incorporels Immobilisés, n’en revient toujours pas. L’ambiance était bon enfant, tout le monde était très heureux d’être réuni et de participer à ce dimanche de distractions et de divertissements. Surtout qu’il était rémunéré car pas question de porter les couleurs et le tee-shirt de sa banque un dimanche pour le seul plaisir. Il y a quand même des limites à la .. d’entreprise. Le matin avait été consacré à des ateliers ‘Économie & Mondialisation’, ‘Surfacturation & Fiscalité’ ou encore le très couru ‘Notes de Frais & Tickets Restaurant’. Même les cadres de la rue de Vaugirard étaient venus assister aux réjouissances et avaient apporté un peu de cette folie qui les caractérise puisqu’ils étaient venus sans cravate. Puis, alors que tout se passait pour le mieux, deux groupes se sont formés et ont commencé à s’affronter avec un certain antagonisme. C’est le jeu de la balle au prisonnier qui a été le déclencheur de toute cette agitation. Clara de l’accueil n’a pas apprécié que Didier de la compta lui lance le ballon dans l’œil et la belle unité de la matinée s’est fissurée en deux pour l’après-midi, même après la distribution de sandwichs au thon et au saucisson. Les femmes ont commencé à se regrouper entre elles et, par opposition, les hommes en ont fait autant de leur côté. Et tout ceci n’était pas du goût de Dédé qui avait âprement négocié avec la compagnie aérienne FedEx de pouvoir faire un tir à la corde avec un des Boeing 757 qui était en maintenance sur le parking ce jour-là. L’après-midi, contre son gré, il avait été alors obligé d’accepter une équipe féminine opposée à une équipe totalement masculine. Bien évidemment, malgré la participation de Olga des ressources humaines, 1m90 et 120 kilos, les femmes n’avaient pas réussi à déplacer l’avion de plus d’un mètre et, lorsque les hommes s’y sont mis à leur tour, elles se sont accrochées au train d’atterrissage afin de les empêcher de faire mieux. Le problème est arrivé juste après.

Lorsque les femmes ont lâché les trains d’atterrissage brusquement, sans prévenir, les hommes tiraient d’une telle force que l’avion a bondi d’un seul coup et a avancé de plusieurs dizaines de mètres sur son erre, avant de rouler dans l’herbe avec le train avant et de s’enfoncer dans la terre. Les mécaniciens de Fedex ont bien essayé de le retenir mais rien n’y fit. Quand Dédé va être obligé de raconter cette aventure à la direction lundi matin, il n’est pas certain qu’elle fasse sourire tout le monde. Il va essayer de passer la facture des opérations de remorquage sur le Comité d’Entreprise mais ça risque quand même de se voir dans la comptabilité.