L’Obélisque de la Concorde – Après avoir maintes et maintes fois tergiversé sur la meilleure façon d’annoncer son grand retour en politique, de marquer en même temps les esprits et de rassurer ses militants sur ses capacités à reprendre la France en main après qu’elle l’ait rejeté voici deux ans, Nicolas Sarkozy a finalement décidé et c’est en sautant en parachute et atterrissant sur la Place de La Concorde, le soir du jour de l’annonce au public, qu’il va effectuer sa rentrée et apparaitre sur toutes les chaines de télévision.

Il s’est entrainé en grand secret tout l’été, le temps que l’on confectionne un parachute qui soit adapté à sa taille. Carla aurait préféré qu’il descende les Champs-Élysées sur un char à la manière d’un empereur romain jusqu’à l’entrée sud du Palais Présidentiel mais les communicants y ont vu là un symbole trop fort qui risquait de déplaire. Jean-Pierre Raffarin imaginait plutôt une cohorte de motards pétaradants, menée par Johnny Hallyday et Laurent Gerra qui seraient alors montés directement sur la scène du gigantesque concert, organisé le soir même devant l’Assemblée Nationale. D’autres projets, encore plus fous, avaient été évoqués mais, finalement, Nicolas a eu le dernier mot et il a tranché. Vivement impressionné par les parachutistes ayant sauté le jour du 14 juillet devant la tribune présidentielle, il a souhaité les imiter et arriver du ciel, comme un sauveur, se posant directement au milieu des militants avant de monter sur l’estrade prononcer son discours. Jean-François Copé, en mal de reconnaissance, a bien pensé l’accompagner mais a finalement renoncé et a préféré s’occuper de la logistique. Il a fait faire par Bygmalion un parachute aux couleurs de l’UMP pour 135.000 euros, une très bonne affaire. L’entrainement s’est déroulé en Sardaigne afin que les journalistes ne l’apprennent pas et a donné lieu à plusieurs vols d’hélicoptères et de nombreux sauts en tandem afin de se familiariser avec le vide. Bien sûr, le grand jour, Nicolas Sarkozy sera seul, pas question qu’il se pose avec un type qui lui soit collé dans le dos, le symbole serait fort peu approprié et la position inconvenante. Les premières tentatives ont été catastrophiques. Un atterrissage dans un poulailler, un autre sur le toit d’une voiture et un dernier dans le verger d’un paysan qui a ensuite pourchassé l’ancien président avec une fourche. C’est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a attendu aussi longtemps pour se déclarer, il fallait que les dommages faits à son postérieur guérissent et cicatrisent.

Un grand moment sera le largage de dentiers, accrochés au bout de petits parachutes, avant l’arrivée du champion, afin de rappeler l’expression utilisée par François Hollande pour qualifier, d’après Valérie Trierweiler, les gens pauvres. Les chirurgiens-dentistes adhérents à l’UMP, ainsi que les prothésistes vont sponsoriser l’événement et certains dentiers seront marqués du signe du parti. Les participants qui auront la chance de les trouver pourront ensuite les échanger contre une remise de 50% sur les soins dentaires. Sarkozy lui-même le dit et ce sera le slogan de sa future campagne: «Je vais redonner des dents, et en or, à tous les français».