Kinshasa – Médecins Sans Frontières vient de lancer un nouveau pavé dans la mare en demandant très officiellement aux grands constructeurs aéronautiques de concevoir des appareils ‘humanitaires‘ qui soient dotés de puits de train d’atterrissage, le logement où rentrent les roues pendant le vol, qui soient pressurisés, chauffés et alimentés en eau afin que les clandestins qui veulent rallier l’Europe par ce mode de locomotion, puissent être certains d’y parvenir en bonne santé.

Le directeur de MSF, partant du principe que l’on aide les clandestins qui émigrent par bateau en les arraisonnant et les transportant ensuite sur l’ile de Lampedusa, demande à ce que l’Union Européenne fasse pression sur les avionneurs de tous les pays, pour que les logements de train d’atterrissage soient, dès la conception, prévus pour au moins deux personnes, qu’ils soient pressurisés dès leur fermeture, que l’endroit soit chauffé pour supporter les températures extérieures extrêmement basses de la haute altitude et que de l’eau soit mise également à disposition afin de prévenir de la déshydratation courante durant les longs vols. La proposition a de quoi faire grincer les dents, surtout depuis que l’on a appris qu’il existait maintenant un centre d’entrainement aéronautique des clandestins désireux de venir en Europe et que prochainement des stages de perfectionnement vont être proposés pour ceux qui auraient ratés leur première tentative. Plusieurs associations de migrants ont relayé le message et demandent même à ce que cette proposition soit étendue à d’autres moyens de transports. On pourrait ainsi imaginer des emplacements chauffés et sécurisés dans les camions qui partent en Angleterre pour tous les clandestins du Pas-de-Calais ou encore des coins aménagés dans les trains pour voyager tranquillement à l’abri des contrôleurs et des services de douanes ou de police. Le gouvernement français a promis d’étudier la question et de voir avec le constructeur Airbus ce qui pourrait être fait dans des délais raisonnables. Les britanniques ont insisté pour que ces emplacements sécurisés puissent être fermés à clef lorsque la destination prévue est le Royaume-Uni, sauf s’il est d’abord fait une escale à Calais où les clandestins devront alors descendre afin de tenter leur chance d’une manière plus traditionnelle mais impérativement changer de moyens de transport.

EELV va ouvrir un comptoir à Roissy où les migrants pourront enregistrer leurs plaintes dans le cas où ils auraient été transportés dans des conditions inhumaines ou par des compagnies qui n’auraient pas mis en place des puits de trains homologués. Le Parti Communiste, aidé de Jérôme Kerviel, va mettre en œuvre une titrisation de ces voyages et il sera possible de parier sur le nombre de passagers clandestins qui arriveront chaque semaine. De plus, comme le dit Jean-Luc Mélenchon, au moins, en voyageant comme ça, pas besoin d’enlever ses chaussures ou de défaire sa ceinture avant d’embarquer.