Lyon – Cet habitant de la région lyonnaise pensait avoir découvert le futur de l’avion lorsqu’il avait eu l’idée révolutionnaire, en regardant son fils gonfler des ballons, de remplacer l’aluminium du fuselage des avions par des matériaux très légers remplis d’un gaz moins lourd que l’air et qui devait ainsi lui permettre de faire la démonstration de son invention devant la communauté scientifique ébahie.

Malheureusement, le vol d’essai s’est terminé en cauchemar puisque Laurent, 41 ans, s’est écrasé aux commandes de son appareil après un vol sans histoire. Le décollage s’était parfaitement déroulé et la montée avait été effectuée suivant le programme prévu par le cousin de la famille qui fait voler des cerfs-volants les jours de grand vent sur la plage. Tous les paramètres étaient nominaux et Laurent avait pu faire quelques évolutions autour du quartier et survolé les maisons environnantes. L’appareil était d’une extrême maniabilité, bien qu’un peu capricieux dans le vent mais se contrôlait à la perfection. La DGAC, dont les représentants, désœuvrés habituellement, avaient ainsi trouvé une occasion de sortir prendre l’air et s’offrir quelques jours au pays du saucisson, avait demandé le respect d’un cahier des charges strict afin de pouvoir homologuer l’engin volant et pouvoir définir une catégorie et une licence spécifique afin qu’il soit difficile de l’obtenir sans dépenser plusieurs milliers d’euros et un certificat de navigabilité dans le plus grand respect de la loi. Ainsi, Laurent avait dû installer des toilettes, prévoir une procédure d’évacuation, de panne moteur en cas de rupture de l’élastique de l’hélice et un kit médical ainsi que des rustines. Les exercices imposés avaient commencé par un décrochage mais la portance de l’appareil était telle avec l’hélium de ses ballons, qu’il était impossible de le prendre en défaut. Idem pour le virage engagé, bête noire des pilotes de loisirs. Ce fut lorsque Laurent voulu revenir sur la piste de départ que le principal problème de son appareil se fit jour, il lui était impossible de descendre. Après quelques essais de piqués infructueux, Laurent se vit dans l’obligation de crever quelques ballons afin de lui permettre de perdre de l’altitude. Et c’est là que le drame surgit. Ne sachant trop de combien de ballons sustentateurs il devait se séparer, il en creva beaucoup trop et s’écrasa sur le véhicule de fonction des scrutateurs de la DGAC.

L’ex-Ministre Arnaud Montebourg, qui observait la scène en catimini, à distance, s’en alla aussitôt, déçu de l’échec de ce futur projet technologique français. Ségolène Royal, toujours Ministre de l’Écologie quitta, dépitée, les lieux. Elle avait eu pour projet de transformer l’usine de Cerizay en unité de production d’élastique qui aurait été une nouvelle victoire de la Région Poitou-Charentes. Laurent a été transporté à l’hôpital mais n’a pas survécu à l’ingestion du gaz d’hélium libéré par les ballons crevés et son dernier râle d’agonie fut fait d’une voix ridicule qui fit rire les infirmiers du SAMU.