Marseille – Discrètement mais surement, les forces de police du Ministère de l’Intérieur ont évacué manu-militari une centaine de SDF qui avaient élu domicile dans un Boeing 747 de la compagnie aérienne française Air France qui se trouvait immobilisé, suite à la grève des pilotes, sur le tarmac de l’aéroport de Marseille-Provence.

C’est un des employés de l’aéroport qui a le premier donné l’alerte après avoir repéré durant la nuit, plusieurs individus qui se faufilaient discrètement dans le trou d’un grillage extérieur de l’aéroport et avaient rejoint un des avions stationnés. Croyant à des techniciens de maintenance qui effectuaient tardivement quelques tâches de contrôle, il n’a tout d’abord pas réagi. Puis, lorsqu’il a compris qu’à une heure aussi tardive, ce n’était guère concevable, il s’est approché discrètement et a commencé à observer le manège. C’est en voyant les chariots de supermarché, remplis de diverses choses, stationnés au pied de l’appareil, qu’il a compris qu’il se tramait des événements pas très clair. S’approchant de plus en plus, entendant de la musique et des voix fortes qui parlaient étrangement, il ne lui a fallu que peu de temps pour comprendre précisément ce qui se déroulait dans ce Boeing 747 abandonné sur un parking, le temps que la grève des pilotes se termine. «Au début, j’ai pensé à des étudiants qui faisaient la fête, raconte-t-il à notre reporter. Il arrive parfois qu’ils viennent faire les fous dans les hangars la nuit. Puis, quand j’ai vu les membres de l’association ‘Un toit c’est un droit’, j’ai compris que les bénévoles avaient réquisitionné un avion pour loger des SDF». Il a alors prévenu les autorités aéroportuaires qui ont demandé à la police d’intervenir dans les plus brefs délais.

Plusieurs cars de CRS sont intervenus au petit matin et ont délogés les occupants encore endormis qui squattaient la cabine passagers depuis plusieurs jours. Il était temps car les toilettes étaient bouchées depuis la veille et la cuisine arrière était devenue inutilisable après un début d’incendie. L’aéroport a décidé de porter plainte et va maintenant faire garder les appareils afin d’assurer la tranquillité des lieux. L’idée a toutefois fait son chemin car si la grève devait durer, un projet de logement étudiants devrait voir le jour une fois l’appareil nettoyé. Accusés d’avoir transformé l’avion en dépotoir, les SDF ont indiqué avoir trouvé l’intérieur dans cet état après que les passagers en soient descendus et qu’ils ont même dû déblayer quelques détritus pour pouvoir s’allonger au sol.