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Le bagagiste de Roissy s’amusait à mélanger les étiquettes bagages pour redonner le sourire aux gens

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Paris – Son manège a duré plusieurs mois, du moins c’est ce qu’il a avoué, et a provoqué de nombreux quiproquos, des défauts de délivrance de bagages, des retards d’avions et une surcharge des services réclamations, avant qu’une enquête ne mette au jour les agissements d’un bagagiste de Roissy qui, dans les sous-sols, s’amusait à mélanger les étiquettes afin, dit-il, de redonner le sourire aux gens et le goût de discuter avec les autres dans une vie où chacun se renferme sur lui-même.

Pierre K. (le nom et l’initiale ont été changé..) travaillait au service des bagages depuis plusieurs années quand lui est venue l’idée de mettre un peu de fantaisie dans le quotidien des voyageurs qui empruntaient l’aéroport de Roissy 1 pour se rendre à l’étranger. Après une période où il mettait des bonbons dans les sacs, puis une autre où il collait des auto-collants humoristiques sur les valises qui passaient entre ses mains, il a décidé de changer d’échelle et d’inciter les rapprochements entre passagers et entre les pays. Quoi de mieux, dit-il, que de se retrouver avec le sac d’un étranger à l’autre bout du monde et de savoir qu’il a, lui même de son côté, vos affaires personnelles. Pierre s’arrange toujours pour échanger des étiquettes dont l’un des prénoms est féminin et l’autre est masculin afin de favoriser les rapprochements intimes. Aux enquêteurs, il a affirmé avoir été responsable de plusieurs mariages internationaux et invité à nombre d’entre eux de par le monde. Ses affirmations n’ont pas totalement convaincu les policiers qui l’ont tout de même arrêté et placé en détention avant qu’il ne passe en jugement. D’après les premières investigations, ce sont plus de 20.000 bagages de toute taille et de tout type, qui ont été envoyés vers des destinations qui n’étaient pas les leurs. Plusieurs familles ont été obligés de rester avec un slip et un tee-shirt pendant toutes leurs vacances à Sydney alors qu’une autre s’est retrouvée avec des bermudas et des tongs aux sports d’hiver. On parle même d’un groupe de passagers qui auraient été obligés de s’habiller avec les costumes traditionnels écossais alors qu’ils se rendaient à l’enterrement d’un membre de leur famille et que tous leurs vêtements sombres avaient rejoint une destination encore inconnue. Nespresso s’était même inspiré de ces imbroglios pour réaliser une publicité mettant en scène George Clooney ouvrant sa valise et découvrant des petites culottes.

Depuis que Pierre a arrêté de fumer les cigarettes qu’il trouvait généralement dans les bagages en provenance de Colombie, il apparait qu’il est moins souriant au quotidien et ne cherche plus autant à dispenser de la joie autour de lui. S’il est reconnu non-coupable, il a promis de se comporter de façon normale à l’avenir, de jeter les valises et les sacs, de les diriger à coups de pied sur les bons tapis de distribution et d’en voler le contenu de temps en temps. La direction de l’aéroport soutient Pierre dans son combat pour un retour à la normalité.

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