Paris – A peine Isabelle, chef hôtesse sur le vol Air France 345, en provenance de Vladivostok, en Russie, s’était-elle rendue compte qu’il ne restait plus une goutte de café pour les passagers de la classe Économique, alors que le vol avait encore plusieurs heures à rester en l’air avant d’arriver à Paris, que, prévenues par un passager qui n’avait pas respecté les consignes, les équipes d’urgence de BFMTV se préparaient déjà à déclencher l’alerte info et la mise en place d’une émission spéciale avec les habituels consultants de la chaine pour tous les problèmes concernant les avions et les dangers de l’aviation.

La comtesse Pascale de la Tour du Pin, accompagnée de Christophe Delay est arrivée très tôt ce matin, traversant les brumes de la banlieue parisienne jusqu’aux studios du XVème et s’est immédiatement mise au travail. Jean Serrat, ancien commandant de bord Corsair a été appelé afin de réaliser un duplex en direct au moment de la prise d’antenne, Christophe Naudin, consultant pour tous les événements concernant les problèmes aériens a été récupéré à son domicile par un stagiaire envoyé en urgence. Les équipes de reportage ont été expédiées fissa, l’une à Roissy où le vol est attendu dans cinq heures, l’autre au siège du BEA, le Bureau Enquêtes et Analyses afin de recueillir les premiers sentiments de son directeur sur l’incident. Deux JRI ont été dépêchés au siège d’Air France afin de filmer en permanence l’arrivée des salariés de la compagnie et de transmettre à l’antenne leurs réactions lorsqu’ils découvriront, tôt ce matin, l’incroyable nouvelle et la détresse de leurs collègues qui se débattent dans une situation épouvantable à 10.000 mètres d’altitude. Le délégué CGT de la compagnie est en train de préparer son intervention où il sera question de salaires insuffisamment élevés, de temps de travail trop importants, de conditions de vie impropres à un équilibre familial de la personne et un âge de retraite insupportablement lointain. Une liaison par satellite a été demandée avec l’avion qui est encore au-dessus de la Russie mais l’ambassade russe à Paris a refusé de l’accorder tant que le ‘Mistral’ ne serai pas livré et qu’il n’existera pas une version en cyrillique de ‘Merci pour ce moment’, le livre-événement de Valérie Trierweiler. Le stagiaire, bien connu du compte Twitter @bescherelle_ta_mère, est au téléprompteur et prépare les bandeaux qui doivent apparaitre à l’écran : «URGENÇE DANS UN AVION D’AIR FRANCE, PLUS DE CAFFÉ A BORD» et «DÉROUTTEMMENT ENVISAGÉ D’UN AVION D’AIR FRANCE DANS L’OURALE». Fanny Agostini vient de terminer un point météo pour connaitre les conditions actuelles au-dessus de la région de l’Oural et offrir un aperçu des perturbations que pourraient connaitre l’avion s’il venait à changer de cap et de destination au cas où les passagers se révolteraient. Le Ministre des Transports est au maquillage, Il va être interrogé par Jean-Jacques Bourdin car ‘la France à besoin de savoir’.

Tout est prêt pour la prise d’antenne et cette nouvelle ‘édition spéciale’ du journal du matin. D’anciens reportages sur la cueillette du café en Éthiopie, sur sa torréfaction et les différents arômes servis dans les compagnies aériennes concurrentes viendront étoffer la journée. Un intervenant spécialisé en sucre et sucrettes viendra également se joindre à l’équipe. L’information n’attend pas. Si, par chance, aucun secrétaire d’état ne se fait prendre aujourd’hui pour n’avoir pas payé ses contraventions de stationnement, ce terrible événement aérien va faire la une dans tous les médias.