Roissy – Air France a insisté auprès du Président de la République, François Hollande, et s’apprête à obtenir gain de cause, surtout après la vente des Rafales en échange de créneaux de vol pour les compagnies aériennes qataries, pour la transformation de la taxe Chirac en taxe Wifi qui pourra être récupérée sur chaque billet d’avion et servira essentiellement à financer l’augmentation des retraites des pilotes de la compagnie nationale.

Cette taxe de solidarité, dite ‘Chirac’ a été mise en place afin de financer une organisation internationale, Unitaid, qui oeuvre dans la lutte contre les grandes pandémies (sida, paludisme, tuberculose) dans les pays pauvres. De nombreuses compagnies aériennes l’ont toujours considérée comme un impôt supplémentaire qu’elles auraient à payer et qui les empêcherait de se battre à armes égales avec leurs concurrents. Le contrat avec le Qatar portant sur 24 appareils, alors que les qataris négocient des contreparties qui une nouvelle fois vont augmenter la concurrence sur des segments de vols très disputés, peut donc permettre de s’affranchir de cette taxe inique et la transformer en aide au paiement des retraites des pilotes qui sont de plus en plus difficiles à financer. De plus, elle serait pratiquement invisible puisqu’elle apparaîtrait dans le prix du billet d’avion comme une participation, anodine, à la connexion au Wifi. Le gouvernement se penche sur la question et reconnait que la solution, indolore, qui offrirait de surcroît quelques mois de répit avant les prochaines grandes grèves des pilotes, pourrait s’avérer judicieuse. Le SNPL est favorable à cette avancée sociale qui aura pour conséquence, avant toutes choses, bien évidemment, comme à chaque fois que les pilotes manifestent et bloquent les vols, d’améliorer la sécurité des passagers ainsi que leur accueil à bord et n’a strictement rien à voir avec de quelconque augmentations de salaires ou diminutions du temps de travail.

Il est vrai que pour des pilotes dont le salaire brut annuel peut atteindre 200.000€, avec 45 jours de vacances par an, 60 heures de travail par mois et une retraite à 60 ans, il était grand temps que leurs conditions de travail exténuantes évoluent vers plus de bien-être et qu’ils puissent enfin bénéficier de la croissance de 0.05% gagnée de haute lutte par le gouvernement grâce au flicage des chômeurs.