Bangkok – Le manège durait depuis de nombreuses années et les forces de lutte contre la drogue de ce pays d’Asie, n’avaient pas encore réussi à comprendre comme deux pilotes d’une compagnie aérienne régionale thaïlandaise réussissait à faire vivre leur petit trafic qui leur rapportait plusieurs milliers de dollars chaque année.

Les deux hommes d’une cinquantaine d’années, qui volaient souvent ensemble, avaient été surveillés à de nombreuses occasions et fouillés près d’une fois sur deux, dès qu’ils devaient voler. Les enquêteurs soupçonnaient les deux pilotes de transporter de la drogue mais n’avaient jamais réussi à mettre la main sur le moindre gramme, pas plus qu’ils n’avaient trouvé la façon dont ils revendaient les doses et encore moins réussi à arrêter des consommateurs. Tout juste savaient-ils que ces deux hommes étaient très connus dans le monde interlope du trafic de drogue et que de nombreux revendeurs indiquaient régulièrement les numéros de vols des lignes où œuvraient ces deux pilotes comme étant le point de départ du trafic et que tout drogué devait connaitre. Leur petit trafic semblait donc vouloir durer éternellement jusqu’à ce qu’un incident vienne perturber cette belle organisation et finisse par mettre au jour la manière, sommes toutes plutôt originale, que les deux trafiquants avaient de régaler leurs consommateurs. Alors que leur appareil rencontrait un problème technique durant le vol et que les masques délivrant de l’oxygène étaient libérés automatiquement, étrangement, les quatre dernières rangées de passagers à s’équiper de l’appareil respiratoire sont devenus très joyeux en quelques minutes. Certains se sont mis à chanter, d’autres à danser dans le couloir alors que l’équipage tentait, tant bien que mal, de les maîtriser.

C’est ce comportement inhabituel qui a mis la puce à l’oreille des enquêteurs. Après vérification, il est apparu que les pilotes diffusaient le cannabis dans une bouteille d’oxygène spécialement installée pour alimenter les masques des dernières rangées. Durant le vol, en sortant discrètement les masques de leurs logements, les consommateurs pouvaient ainsi respirer un air aux vapeurs de cannabis en toute tranquillité. Le tribunal a requis 20 ans pour les deux pilotes.