Paris – C’est le stagiaire-assistant au rédacteur en chef-adjoint qui vient de le confirmer, reprenant une information qui avait été dénichée par nos confrères du site web Médiapart alors qu’ils enquêtaient sur d’éventuelles malversations d’un sous-secrétaire d’état aux transports du ministère qui aurait bénéficié en 2003, d’un abonnement gratuit à la version papier du magazine Air & Cosmos.

La presse a été convoqué à une réunion où l’on pouvait y trouver toute la rédaction, papier et web, du magazine Air & Cosmos, le rédacteur-en-chef, et ses adjoints, autour d’une grande table. Ils affichaient l’air des mauvais jours, la mine contrite de ceux qui ont basé toute une vie sur un mensonge qu’ils vont devoir expliquer. Pas facile en effet, d’avouer après 51 ans d’existence, que tout reposait sur un incroyable mensonge et que, le succès aidant et le courage manquant, rien n’a alors été tenté pour corriger cette contre-vérité ou encore moins la dénoncer. A 9 heures et 8 minutes, les quatre journalistes-stagiaires spécialisés qui faisaient le pied de grue devant la porte depuis une bonne dizaine de minutes, ont pu assister à la conférence de presse. Le Président, également Directeur de la Publication, Monsieur Hubert de Caslou, la voix mal assurée et vacillante de sanglots, a présenté les membres de son bureau directeur avant de revendiquer l’intégralité de la faute commise en son nom. Il reconnait qu’à la création du magazine, en 1963, tout n’était pas encore bien ni connu ni maîtrisé, l’homme ne commençait seulement qu’à aller dans l’espace et ne marcherait sur la Lune que 6 ans plus tard et la décision de donner un tel titre au magazine n’avait pas paru importante voici plus de 50 ans. Aujourd’hui, il le reconnait et l’admet sans détour, le besoin de corriger cette erreur est devenue une impérieuse nécessité. Avec l’émergence d’internet et des réseaux sociaux, plus personne n’ignore maintenant qu’il n’y a pas d’air dans le cosmos et le magazine va dorénavant s’intituler ‘Vide & Cosmos’ et il lui souhaite un nouveau demi-siècle de succès maintenant que la vérité a été rétablie. Un frisson a parcouru l’assemblée mais celle-ci est restée digne. Plus de 50 années d’un mensonge inacceptable venaient d’être balayées en une phrase.

Un petit-déjeuner a ensuite été offert où les journalistes ont pu tremper quelques vieux gâteaux récupérés dans la navette spatiale dans un café qui, d’après la rédaction, a été moulu dans l’espace pendant une expérience de l’agence européenne des missions spatiales. L’heure suivante a été passée à faire voler des avions en papier puis les journalistes sont rentrés dans leurs rédactions respectives afin de relater la nouvelle.