Rome – Les pilotes ont bien cru qu’ils n’arriveraient pas à ramener l’Airbus tellement l’incident fut violent et qu’ils ne disposaient que de quelques minutes pour non seulement faire demi-tour mais également reposer l’appareil de Lactalis au milieu du trafic de l’aéroport de Rome, en Italie, sans laisser trop de matières grasses sur les pistes.

Soucieux de donner un débouché à ses producteurs laitiers, Lactalis, le géant européen du lait et de ses dérivés, cherchait depuis plusieurs mois à trouver une filière qui lui permette de vider les excédents de ses producteurs tout en faisant quelques bonnes opérations économiques. Une des filles du président avait suggéré l’idée, totalement folle, de faire voler des avions au lait, prétextant qu’il y avait là, non seulement, matière à ouvrir des marchés rémunérateurs et de surcroît, combattre une pollution néfaste pour la production laitière. Les premiers essais d’un Airbus A319 à moteur lacté au sol avaient donné quelques résultats intéressants, si ce n’est qu’il fallait songer à évacuer, non pas de la fumée mais du beurre. Un simple détail et après plusieurs mois de tests et d’expériences, la décision d’équiper les deux moteurs, des CFM56 au lait écrémé à double sortie, beurre doux et crème fraîche allégée, a été prise dans l’euphorie la plus totale. Le délégué national de la FNSEA avait sorti sa plus belle cravate aux couleurs de la Bretagne et était venu assister, aux côtés du président de Lactalis, au premier décollage. Après quelques minutes de vol, alors que les taux vitaminiques B2 et B12 se stabilisaient dans le turbine, sont apparus des dérivés de calcium qui se sont agrégés avec l’albumine et la caséine, provoquant une production de yaourts et de fromages que les éjecteurs n’arrivaient plus à évacuer. Le retour en urgence devenait alors impératif.

A peine au sol, les réservoirs d’ailes se sont percés et le lait restant s’est répandu sur le tarmac de l’aéroport. Les pompiers ont eu toutes les peines à trouver suffisamment de chats pour éponger tout le liquide sur le sol. Les ingénieurs envisagent maintenant soit d’ajouter un peu de lait de brbis, soit d’ânesse pour stabiliser le mélange. En attendant le FNSEA prévoit toujours le blocage des usines Lactalis.