Goussainville – Marc Lemonnier (le nom a été changé) n’en revient pas encore depuis qu’il a été réveillé à trois heures de matin par l’explosion de sa porte d’entrée qui a écrasé le chat de la gamine, avant que les membres du RAID, de la BRI, du GIGN, des Nageurs de Combats de Toulon et quelques membres de la FORFUSCO venus en renfort, n’envahissent la petite maison à la recherche d’un groupe terroriste dont les membres chercheraient à provoquer des accidents sur l’aéroport de Roissy.

Très rapidement, la gamine de six ans a été confiée à des romanichels du camp voisin afin d’être revendue plus tard à un cirque. L’épouse de Marc a été confié aux bons soins d’un couvent qui n’a pas été nommé, afin qu’elle soit, elle aussi, restructurée mentalement et puisse répondre ultérieurement aux questions des enquêteurs. Quant à Marc, il a été passé honorablement à tabac afin de le mettre dans les meilleurs prédispositions à des aveux circonstanciés. Comme il n’avait aucune idée de ce qu’on lui reprochait, les gendarmes lui ont demandé de répéter leurs paroles afin d’être certains qu’elles soient conformes au procès-verbal qui avait déjà été rédigé et qu’il ne restait plus qu’à signer. C’est ainsi, mot après mot, que Marc a appris qu’il représentait une menace terroriste après avoir installé des décorations de Noël dans son jardin, non pas pour ne pas avoir respecter la laïcité, ce qui lui sera aussi reproché, mais surtout pour avoir placé un laser au bout de son jardin pour éclairer la façade de sa maison. Sans le savoir, le faisceau lumineux éclairait également les avions en finale sur l’aéroport international Roissy-Charles de Gaulle et éblouissait les pilotes. Ceux-ci ont d’ailleurs menacé de faire grève et ont demandé des augmentations.

C’est grâce à l’état d’urgence que Marc a pu être arrêté et mis hors d’état de nuire au beau milieu de la nuit. Sa maison va être rasée dans les heures qui viennent et il sera placé au secret, le temps que les enquêteurs puissent fabriquer les preuves manquantes depuis qu’ils se sont rendus compte que Marc ne l’avait pas fait exprès. Pas moins de 3.000 cartouches ont été tirées pendant l’opération pour éteindre les décorations. Marc a juste dit qu’il aurait suffit de couper l’interrupteur.