Grandgouzac – Le maire ne décolère pas devant cet affront qui a été fait aussi à lui-même qu’à l’ensemble de ses administrés après qu’un des pilotes de la base aérienne de Cognac, dans le même département, ait osé manquer de respect à toute la commune à cause d’une banale histoire de voisinage.

A peine levés, les habitants du village de Grandgouzac, situé dans l’ouest du département pas très loin de la nationale et du rond-point de la Libération qui mène aux vignobles de la boisson locale, ont été accueillis par un bang supersonique inhabituel. La plupart d’entre eux ont alors levé le nez et vu dans le ciel un avion à réaction, de petite taille, qui traçait dans la lumière matinale une figure pour le moins étonnante. C’est Gaston Virendieux, le maire, qui le premier a suggéré que cela pouvait être le début d’un pénis accolé à un testicule. D’autres, comme la secrétaire de la marie, également conseillère municipal en charge des Affaires Culturelles et responsable de la médiathèque François Mitterrand, y a plutôt vu l’ébauche d’un doigt d’honneur. Les habitants de la commune se sont alors divisés en deux camps, pénis ou doigt, et c’est seulement dans l’heure de midi que l’un d’entre eux s’est quand même posé la question de savoir pourquoi le pilote avait décidé de tracer cette figure au-dessus de leurs têtes. Renseignement pris, l’armée a reconnu que l’appareil responsable du bang sonore qui a tant fait peur aux poules de Pierrot, l’agent cantonal, avait bien été provoqué par un avion de la base de Cognac, où sont entraînés les jeunes pilotes d’avions de chasse de l’Armée de l’Air et de la Marine. Le soir même, tout le village apprenait de surcroît que le nom du pilote était Étienne Marchadour, le fils de Gauthier Marchadour, un des agriculteurs du village qui entretient depuis des années une relation conflictuelle avec le maire pour des raisons de conflits de voisinage et de partage du champ de la Mère Verdier-Molinié dont chacun voudrait récupérer la jouissance de l’étang et des carpes qui y vivent.

Un des gamins du village a soulevé l’hypothèse que la figure n’était peut-être qu’un vol d’entrainement puisque c’est le propos de la base aérienne de Cognac mais il a pris une gifle afin d’apprendre que les grandes personnes ne font jamais rien sans avoir de mauvaises intentions. Une enquête a été ouverte mais comme personne n’a pensé à prendre des photo du tracé aérien, les gendarmes vont devoir faire un portrait-robot des nuages ce matin-là.