Orange – L’état-major de la base aérienne d’Orange-Caritat est sens dessus-dessous depuis qu’un incident, considéré comme grave, est survenu, en marge de la journée porte ouverte de l’armée de l’air et a conduit deux jeunes filles, victimes de leur méconnaissance du fonctionnement des avions de chasse, à se retrouver à l’hôpital.

L’enceinte où se trouvaient exposés les avions de chasse n’était pas accessible au public car les avions, avant et après avoir effectué les vols de démonstration y étaient parqués. Cette interdiction d’accès avait été mise en place pour la simple raison que ces appareils sont dangereux et ne doivent pas être approchés pour des raisons de sécurité. Non seulement, il est relativement facile de se cogner la tête dans des arêtes tranchantes ou de se coincer les doigts dans des ouvertures sur le fuselage mais aussi, qu’au démarrage des moteurs, l’aspiration est telle qu’un homme d’une corpulence tout à fait normale peut être avalé sans aucune difficulté par le réacteur et être grièvement blessé, voir même tué par les aubes des turbines. Sans parler des gaz d’éjection à une température en sortie de tuyère qui enflammeraient tout individu trop proche et dans l’axe des flammes. On peut donc aisément comprendre que toutes ces parties métalliques demandent à refroidir avant d’être touchées et qu’après le vol d’un des avions, il est plus qu’obligatoire d’attendre avant de les toucher sans protection. C’est une forme de quiproquo qui a provoqué le drame. Alors que deux jeunes filles demandaient à regarder ‘par où le pilote monte dans l’avion’ sur un appareil qui venait juste de terminer sa démonstration et de revenir au parking, les mécaniciens ont évidemment cru qu’elles parlaient du cockpit, à l’avant, et leur ont donné l’autorisation de s’en approcher, avant de reprendre leur conversation technique sur l’après-vol. Ils ne se sont rendus compte qu’ensuite, lorsqu’ils ont entendu des hurlements, que quelque chose se passait mal et ont compris, trop tard, que les deux filles pensaient, jusque-là, que les pilotes montaient dans leurs avions par les deux gros trous noirs à l’arrière et avaient voulu s’y introduire.

Brûlées au deuxième degré sur les mains, elles ont dû être évacuées d’urgence par les pompiers de l’aéroport après que ceux-ci aient réussi à reprendre leur sérieux lorsque les mécaniciens leur ont eu raconté l’histoire. Leurs jours ne sont pas en danger mais une greffe de peau au niveau de la paume des mains sera nécessaire. Une fois sorties de l’hôpital, le colonel de la base leur a promis une visite guidée et une bonne explication de la façon dont les avions de chasse fonctionnent réellement.