Toulouse – Ce sont les spotteurs, ces passionnés de photographies et d’aviation qui campent aux bords des pistes, de l’aéroport de Toulouse qui ont, les premiers, donné l’alerte dans la communauté aéronautique avec une photographie prise sur le vif d’un appareil au décollage, à son premier vol d’essai, mais dont l’allure étrange pose question et soulève une foule d’interrogations.

Le quotidien Sud-Ouest a aussitôt envoyé ses reporters aux usines d’Aerospatiale, d’où sortait ce tout nouveau modèle d’ATR72, immatriculé F-WWEE, une immatriculation provisoire comme il existait le ‘WW’ pour les voitures. Ils ont demandé à rencontrer les ingénieurs qui avaient construit ce nouveau modèle, globalement assez étrange, ressemblant plus à un appareil construit par des britanniques qu’à un avion standard. Lorsqu’ils ont rencontré l’ingénieur en chef qui a supervisé la construction, celui-ci, taquiné sur une possible erreur d’avoir sorti des chaines de montage un appareil avec deux parties arrières, a rejeté en bloc les accusations. Il n’y a eu aucune mauvaise lecture des plans, ni même un échange de ceux-ci avant fabrication. Les journalistes ont quand même insisté sur le fait que cet avion ne ressemblait à rien de connu et que son allure étonnante permettait quand même de douter qu’il avait été dessiné ainsi. Le chef de produit ATR a confirmé qu’aucune erreur n’avait été commise et que le concept était tel qu’on pouvait le voir. Avec deux parties arrières, l’avion permettait d’embarquer plus de bagages mais également pouvait se poser dans un sens comme dans l’autre, offrant ainsi toute latitude aux pilotes pour atterrir dans le sens du vent ou avec le vent arrière. De plus, les ailes peuvent pivoter sur elles-mêmes et permettent de cette façon aux moteurs de pouvoir agir dans un sens comme dans l’autre sans qu’il soit besoin de tourner l’appareil. Cette facilité permet également de le parquer plus facilement puisqu’il est toujours dans le on sens.

Pour le moment, aucune compagnie n’a encore souhaité acquérir ce modèle précis mais les acheteurs attendent, à n’en pas douter, qu’il fasse ses preuves en vol avant de passer commande. Un souci toutefois a été soulevé par les équipes techniques c’est que l’on ne sait jamais s’il s’en va ou s’en vient lorsqu’on le voit rouler sur un taxiway et cela perturbe également les contrôleurs aériens qui ont l’obligation d’être plus attentifs. Saluons quand même ce nouvel exemple du génie français.