Pleurtuit – C’est ainsi tous les 18 ans, à l’époque des grandes marées dans le nord de la Bretagne et que la mer, dès lors que le coefficient dépasse les 115, vient envahir une partie de la piste de l’aéroport international Pleurtuit de Dinard, à quelques kilomètres de Saint-Malo, et permet aux pilotes des avions qui se posent à marée haute, de relever le défi qui est lancé à chacun d’entre eux afin d’inscrire son nom dans le hall de l’aérogare.

Cette année, ce sont deux pilotes de la compagnie aérienne low-cost irlandaise Ryanair qui ont remporté le challenge. Le Boeing 737 venait juste de se poser et roulait dans la partie immergée de la piste, alors qu’une cinquantaine de centimètres d’eau la recouvrait et noyait partiellement les roues du train d’atterrissage. La nacelle du réacteur gauche, très basse sur ce type d’appareil, baignait dans l’eau de mer et a capturé un cabillaud d’une quinzaine de kilos qui avait été piégé par la montée des eaux et attendait la marée basse afin de pouvoir repartir vers le large. Les pilotes ont alors maintenu une vitesse assez faible mais toutefois suffisante pour que le poisson reste bloqué par le flux d’eau traversant l’extrémité inférieure du réacteur et ont prévenu les services techniques afin que ceux-ci viennent récupérer leur prise dès l’arrivée au parking. Cela faisait 18 ans que cet événement n’était plus survenu et le vainqueur de cette année-là, en 1997, avait été deux pilotes français de la compagnie aérienne nationale qui avait capturé trois bars de belle taille que l’équipage s’était partagé le soir même dans le restaurant des bords de Rance où ils avaient leurs habitudes.

Cette année, il faut donc féliciter Rodney K. et Brian S., les deux pilotes de Ryanair qui viennent de remporter haut-la-main le challenge. Les passagers, rassemblés au pied de l’appareil, dans une dizaine de centimètres d’eau toutefois, ont chaleureusement félicité les deux pilotes qui vont partager, comme il est de coutume, le produit de leur pêche avec l’ensemble de l’équipage. Michael O’Leary, le PDG de Ryanair, très heureux, a tout de même précisé que comme l’équipage avait trouvé de quoi se nourrir sur place, les indemnités de repas du jour ne leur seraient pas versées.